Autour de l’emploi des séniors
Comme on cherche une économie qui prône le durable, il est important d’adopter une politique d’emploi mettant en place un système soutenable.
Là où les entreprises préfèrent payer la taxe plutôt que de considérer l’emploi des séniors, il faut une impulsion qui aille à l’encontre ce genre de constatations navrantes,?comme on pouvait lire l’autre matin dans un communiqué de l’AFP «?Quelque 250 entreprises qui n’ont pas conclu d’accord sur l’emploi des seniors ou défini de plan d’action ont dû acquitter une pénalité de un pour cent de leur masse salariale en 2010, a indiqué mercredi le secrétaire d’Etat à l’Emploi, Laurent Wauquiez.?»
Plutôt que l’âge de la retraite, axer le débat autour de l’emploi des séniors
Alors que les jeunes générations se sont faites à l’idée de travailler plus longtemps que leurs parents, le débat sur le report de l’âge de la retraite devient caduc. L’enjeu se déplace ainsi sur l’occupation de ces actifs, qui autour de la cinquantaine, et qui plus est en période de récession, peinent à trouver un emploi. Surtout qu’entre la fin de la vie professionnelle et la fin de la vie, l’écart se creuse au point que les personnes âgées forment un nouveau groupe social menacé de pauvreté.
Or, si à 58 ans, l’âge moyen de sortie du marché de travail, s’il y a encore nombre de salariés désirant travailler, ils n’ont pas les possibilités d’accéder à un emploi.
Plutôt que de s’enfermer sur un débat clos, perdu d’avance et porteur d’une idée négative, une véritable politique d’emploi pourrait mettre l’accent sur la valorisation des parcours, de l’expérience au lieu de concentrer le message sur le vieillissement. Il est certain qu’il y a nombre de professions usantes, mais il y a aussi une grande part des actifs qui pourraient encore travailler après 58 ans, encore fut-il que la qualité de vie au travail soit là.
Ainsi, il suffit de regarder autour de soi, le taux d’emploi des 55 à 59 ans s’établit à 68,3% chez l’Oncle Sam, plus de 80% au Danemark, en Norvège et en Suède, à peine plus de 30% en Turquie, 67% d’emploi Canada, ou moins de 60% en France, en Italie et en Grèce.
En France, depuis la réforme de 2003, et la volonté de relance de l’emploi des séniors, la responsabilité n’incombe qu’aux seuls employeurs, qui, comme on l’a vu, préfère s’acquitter d’une taxe. Il reste donc à prouver aux entreprises qu’elles ont un réel intérêt économique à employer des séniors, comme cela a été fait en Finlande. D’autant plus qu’un âge de la retraite reculé et des seniors non employés concourent à augmenter des périodes de chômage plus longue, le déficit se déplace conjointement d’une caisse à l’autre.
De là améliorer tant le travail des séniors que les conditions d’exercice sont deux solutions qui ont le bénéfice d’éviter pour les actifs d’avoir recours à des solutions telles que le chômage ou les arrets maladie.