Pistes pour produire et acheter de manière plus responsable

– à l’échelle individuelle, privilégier les matières biologiques et le commerce équitable, les petits détaillants, les artisan-nes, plutôt que la production de masse et la grande distribution;

– privilégier des achats durables plutôt que le gaspillage et les produits de mauvaise qualité, tout en réduisant sa consommation globale;

– signer la pétition « liquidation totale » du Collectif l’Ethique sur l’étiquette http://www.ethique-sur-etiquette.org/spip.php?article79;

– initier et mettre en ?uvre une politique d’achat éthique dans les entreprises et les collectivités locales – il existe aujourd’hui des vêtements de travail et des tee-shirts personnalisables bio et équitables disponibles en très grande quantité;

– promouvoir le commerce équitable et, à Paris tout spécialement, organiser des parcours valorisant les boutiques de mode « éthique »;

– à l’échelle européenne, instaurer une taxe carbone et une taxe sur les produits textile importés ne répondant pas aux exigences de l’OIT concernant les droits fondamentaux des salarié-es, une taxe qui pourrait être reversée à un futur fonds mondial de sécurité sociale;

– à l’échelle nationale et/ou européenne, réfléchir à un étiquetage plus complet (un « Fabriqué en France » reflétant la réalité de la production, le bilan carbone/nombre de kilomètres parcourus par le vêtement et ses composants, le salaire mensuel le plus bas dans la chaîne de production, par exemple);

– et enfin, comme toutes autres activités multinationales, mieux réguler, contrôler et sanctionner les activités des multinationales qui enfreignent le droit de l’environnement et les droits humains fondamentaux, via notamment une Task force internationale qui pourrait intervenir en appui des pays et/ou des organisations de la société civile.

Vetements : coûts bas ou prix justes ?

Lourde facture

Le coût de la mode, et de nos modes de consommation, se traduit par des factures de santé très lourdes à payer, dans des pays dépourvus de systèmes de sécurité sociale, où les droits syndicaux sont peu ou pas respectés, les contrats ne sont pas stables, les heures de travail interminables, le harcèlement et les menaces monnaie courante.

Travail des enfants, travail des femmes dans des conditions éprouvantes, l’envers des vêtements que nous achetons n’est pas toujours beau à voir, loin s’en faut. Les scandales qui ont pu éclabousser quelques marques n’ont malheureusement pas transformé la logique industrielle qui consiste à faire produire toujours plus vite et toujours moins cher, via des intermédiaires ou des sous-traitants qui, faute de contrôles, ne respectent pas les droits fondamentaux fixés par l’Organisation internationale du Travail.

Relever les salaires pour atteindre un minimum vital

Qui aujourd’hui vend le plus de vêtements en France ? Non, ce n’est pas H&M ou Zara, mais Carrefour, via ses hypermarchés. Or les prix bas pratiqués par la grande distribution ont un coût social, un coût lui aussi délocalisé dans les pays de production.(sur les pratiques des grandes enseignes, voir le Rapport Cash, de la Clean Clothes campaign http://www.ethique-sur-etiquette.org/IMG/pdf/RapportCashFR_Complet_BR-2.pdf)

Cet été, les ouvriers du secteur textile au Bangladesh et au Cambodge se sont mis en grève. Leurs revendications sont identiques : relever les salaires minimum pour atteindre un minimum vital qui permette de se loger, se nourrir, d’envoyer ses enfants à l’école, d’accéder aux soins, soit 70 dollars mensuels au Bangladesh (salaire minimum fixé par le gouvernement à 25 dollars par mois), 93 dollars au Cambodge (salaire minimum fixé récemment par le gouvernement à 61 dollars). En fait de main d’?uvre pas chère, il s’agit d’une main d’?uvre sous payée par rapport au coût de la vie locale, un paradoxe pour une production de transformation, destinée à l’exportation, et qui génère de la plus value… Et les femmes, très nombreuses dans ce secteur industriel, sont les premières exposées aux nombreuses violations des droits du travail.

Achats compulsifs ou mode « éthique »?

Alors que les petits magasins multi-marques sont en voie de disparition, se développe une mode dite « éthique », qui s’efforce de proposer des vêtements produits dans le respect de normes environnementales et sociales contrôlées et certifiées. Depuis 2004, l’Ethical Fashion Show propose aux professionnels et aux particuliers une offre dont la qualité et la diversité n’ont plus rien à voir avec les ponchos en poil de yack de nos parents soixante-huitards.

Les démarches sont diverses, certaines boutiques souhaitant conserver leur caractère solidaire clairement affiché (Artisans du Monde, Altermundi, par exemple), d’autres préférant se fondre dans l’offre généraliste (Numanu dans le 3e arrondissement, Duplex dans le 10eme). Portée par le succès grandissant du commerce équitable auprès des consomm-acteurs/trices, la mode « autrement » se développe, avec des gammes de prix comparables à la moyenne gamme du prêt-à-porter.


Mode éthique et bio avec Numanu
envoyé par femininbio-com. – L’info video en direct.

De la mode à nos modes de consommation

De la mode et de nos modes de consommation

De la production des matières premières à la transformation et la distribution, la mode, branche marketing et paillettes de la production de masse de tissus et de vêtements, porte une série d’enjeux environnementaux et sociaux transnationaux qui nécessitent réflexion et propositions d’action.


Le textile, une histoire entre l’Europe et l’Asie

De la route de la soie jusqu’aux cargos qui déchargent leurs containers de tee-shirts fabriqués à bas prix au Bangladesh, l’histoire du textile s’est tissée dans les relations entre l’Europe et l’Asie. La colonisation a permis de s’assurer un approvisionnement régulier de tissus de grande qualité, aux couleurs séduisantes, au point qu’on appelait « indiennes » ces tissus chamarrés importés des comptoirs français sur la côte est de l’Inde.

Soieries, cotons, madras… ont fait prospérer les villes et les négociants français, jusqu’au moment où il est apparu plus profitable de faire fabriquer localement ce qui demandait jusque-là des mois de transports hasardeux sur les océans. La mécanisation du métier à tisser a permis de concentrer la production, les premiers ateliers sont devenus des usines, la production de masse a commencé.

L’histoire de la révolution industrielle est ainsi indissociable de l’histoire de l’industrie textile, elle-même indissociable de l’histoire du capitalisme : à peine un siècle plus tard les délocalisations entraînaient la fermeture des grands centres de production dans l’Est et le Nord de la France, alimentant le chômage de masse qui caractérise nos sociétés post-industrielles. Depuis quelques années, l’industrie du vêtement s’est lancée dans une « course vers le bas », à la recherche d’une main d’?uvre toujours moins chère.

Des OGM dans le coton ou un pull marin bio et équitable ?

Parmi les différentes matières, naturelles ou synthétiques, utilisées par l’industrie textile, pointons le coton. Gros consommateur d’eau, le coton absorbe aussi près de la moitié des intrants agricoles (pesticides et engrais). Ce marché juteux n’a pas échappé aux apprentis-sorciers, qui proposent un coton OGM, un coton pas franchement performant : en mai dernier, une étude scientifique menée en Chine a démontré que cette plante génétiquement modifié a favorisé la prolifération de punaises qui ont infesté les 3 millions d’hectares de coton ainsi que les 26 millions d’hectares de cultures aux alentours.([ Coton OGM et punaises en Chine : voir l’étude parue dans Science http://www.sciencemag.org/cgi/rapidpdf/328/5982/1151.pdf?ijkey=iB5FxEN2XaG7g&keytype=ref&siteid=sci
)
]

Sur le plan économique, la filière coton aux États-Unis, fortement subventionnée, a déstabilisé les marchés et entraîné la ruine des producteurs d’Afrique de l’Ouest. Aujourd’hui, la production de coton biologique se développe mais reste marginale.

Initiative intéressante : le Conseil régional de Bretagne
, en partenariat avec le Mali et le Burkina, a mis en ?uvre une filière coton bio et équitable, assurant des débouchés de la production de ses partenaires africains auprès des fabricants bretons. La démarche, qu’il faudrait évaluer, a le mérite de vouloir construire une réelle solidarité économique en jouant sur l’offre et la demande et en consolidant des filières locales, au Nord comme au Sud.

Pollutions des eaux et maladies professionnelles

On dit que les fleuves en Chine changent de couleur au gré de la mode en Europe. Chlore, formaldéhyde, métaux lourds, dérivés du pétrole…De fait, la transformation textile, et notamment les teintures, utilisent de nombreux produits chimiques extrêmement polluants, entraînant des maladies professionnelles graves et des dégâts à grande échelle dans l’environnement, notamment via la pollution des eaux, qui à leur tour contaminent les populations qui vivent à proximité.

Les techniques de fabrication peuvent elles aussi se révéler extrêmement préjudiciables à la santé des ouvrier-es qui travaillent dans des ateliers de confection sombres et surchauffés. Dernier exemple en date, le sablage manuel des jeans, qui permet, paradoxe de la société capitaliste post-moderne, de vendre cher un jean auquel on a donné un aspect usé. La projection des particules destinées à blanchir les jeans provoque des cas de silicose, dont une cinquantaine de cas mortels rien qu’en Turquie. Suite à une mobilisation importante des ONG, et notamment du collectif de l’Éthique sur l’Étiquette (http://www.ethique-sur-etiquette.org/), deux grandes marques de prêt-à-porter se sont engagées à abandonner cette technique.

La réforme de la santé Obama : enjeu des élections à mi-mandat

Le groupe conservateur Revere America, présidé par l’ancien gouverneur de New York George E. Pataki, est l’auteur de cette publicité utilisant des mensonges :  » un système de santé « dirigé par le gouvernement », « les bureaucrates du gouvernement vont profiter », « votre droit à choisir votre médecin retiré »?

Le Président avait pourtant renoncé à créer une assurance publique : le compromis dégagé est désormais utilisé contre lui.

E. Pataki a annoncé vouloir collecter et dépenser 5 millions de dollars jusqu’aux élections de mi-mandat le 2 novembre pour utiliser cette réforme de la santé contre les candidats démocrates qui l’ont soutenu.

Des droits, pas des pierres.

Cette forte aspiration à l’égalité des droits est corrélée avec la légalisation de la contraception, un fort taux d’alphabétisation et un accès élevé aux études universitaires. Ainsi, régulièrement, nous voyons les femmes en première ligne dans le mouvement pour la démocratie en Iran.

Souvenons-nous de Neda, cette jeune femme assassinée lors d’une manifestation en juin 2009, et dont le portrait a fait le tour du monde !

Une lutte bien orchestrée pour l’égalité entre les hommes et les femmes

En 2006, la campagne « one million signatures » est lancée : 54 femmes iraniennes lancent une déclaration-manifeste qui dénonce la sacralisation des inégalités entre les sexes par le régime islamiste. Les femmes iraniennes ont payé très cher l’avènement de la République islamique d’Iran. Avec cette campagne-pétition, elles ont initié le mouvement pour la démocratie.

Remarquable aussi la façon dont le mouvement des femmes iraniennes a été relayé dans le monde par la diaspora iranienne et les associations qui défendent les droits des femmes.

Le prénom de Sakineh fait depuis 2 mois la Une des journaux.



La communauté internationale s’est saisie du dossier de cette femme condamnée à la lapidation. Alors que d’autres pays pratiquent la peine de mort par lapidation sans susciter une telle réprobation, nous assistons cette fois à une mobilisation internationale. Et, si le régime islamiste recule d’une façon ou d’une autre sur cette lapidation, on peut s’attendre à ce qu’elle disparaisse dans les autres pays qui la pratiquent.

Pourtant, il faut noter que cette lutte contre la lapidation n’est pas une lutte pour l’égalité des droits puisqu’en Iran, cette condamnation concerne les femmes et les hommes. Si ce n’est que là encore, elle s’applique plus souvent aux femmes, et que sa règlementation est différenciée selon le sexe.

L’homme est enterré jusqu’à la taille avec les bras dégagés, ce qui lui laisse une chance de parvenir à sortir du trou et d’être considéré comme libre. La femme, quant à elle, est enterrée jusqu’au dessus des seins ?

Alors, si incontestablement l’arrêt des lapidations est un progrès pour l’humanité, cela fera-t-il avancer les droits des femmes en Iran ?