Demain la métropole écologique??
Le gouvernement engage au pas de charge de multiples réformes fondamentales affectant les collectivités (réforme territoriale, fiscalité, code de l’urbanisme, politique de la ville, sécurité, loi Grand Paris…) qui tendent vers toujours plus d’injustice entre les populations, plus de distance entre centre et périphérie, plus de compétition entre les territoires et moins de présence de l’Etat. Comment prévoir la société urbaine du 21è siècle en excluant une si grande part des territoires et celles et ceux qui y vivent?? Comment envisager la métropolisation sans s’atteler à rompre les processus de ghettoïsation?? Comment déployer la solidarité et l’équité entre les territoires, restaurer le lien entre centres privilégiés et quartiers ostracisés sans changer en profondeur les concepts ? Comment imaginer des métropoles vivables sans une transformation radicale des modes d’action et de gouvernance, une transformation écologique??
Impasses
La mondialisation de la métropole engendre partout les mêmes impasses politiques, les mêmes conséquences sociales, les mêmes dégâts économiques, les mêmes désastres écologiques. Enfin, les mêmes paysages suburbains terrifiants de systématisme et de monotonie. La situation des périphéries des métropoles françaises qui oscillent entre abandon total, exaspération et désespoir des éluEs locaux, sous développement des moyens et des budgets, désolation, démission, frondes des citoyens, révolte, émeutes, crises, abandon des urnes, exacerbation des communautarismes, développement des délinquances, violences, trafics, délabrement des constructions, destructions, délitement des services et équipements publics, disparition des espaces publics, des transports publics, désertion des commerces, enclavement, isolement, surendettement, troubles psychiques, asservissement des femmes, disparition du droit, endémie du chômage, ruine économique, ennui, désespérance, souffrance, pression médiatique, goût pour le spectaculaire, incitation à la haine, règlements de compte, meurtres?
Cette situation n’est malheureusement pas unique, elle est comme le reste du modèle, mondialisée. La France l’illustre à sa façon, mais des favelas aux cités dortoirs chinoises qui sortent de terre tous les jours par milliers, la partie urbanisée des villes dans les métropoles est devenue minoritaire. La majorité des territoires agglomérés n’est pas intégrée, pas raccordée, pas planifiée, pas achevée, pas équipée, pas reconnue voire pas légale. L’immense partie des citoyens qui y vivent devient une sous catégorie, une classe à part. Le lien entre abandon social, économique, environnemental et spatial n’est plus à démontrer. L’urgence de l’enclenchement d’un processus vertueux de sortie de la spirale infernale des territoires livrés à eux mêmes n’a d’égale que l’ampleur de la transformation des outils, conceptuels et opérationnels nécessaires. L’écologie politique doit construire et mettre en ?uvre son modèle de transformation écologique des métropoles, des territoires, des villes, des cités et des quartiers.
Maintenant?!
Il s’agit de faire entendre la voix de la dignité, de la diversité, de la démocratie, de la solidarité et de l’équité des territoires au moment où à court d’imagination et à l’affût d’effet d’annonce, le chef de l’Etat ne présente d’autre perspective que la guerre.