SCOPE, la revue de presse : « Nouvelle vague culturelle post-municipales »
PIQUES
Les piètres arguments des partisans de la tour Triangle in www.latribunedelart.fr
Alors que le débat sur la tour Triangle fait rage dans les médias, il serait souhaitable que les partisans de ce projet cessent de faire croire une nouvelle fois (comme pour toute affaire de ce type) qu’il s’agit d’une bataille des anciens et des modernes, des méchants réactionnaires contre les gentils novateurs…
Chacun dispose d’arguments. Mais ceux employés par les défenseurs de la tour sont tout simplement irrecevables, comme nous le démontrons point par point ici. Nous aimerions, une fois au moins, qu’ils répondent à nos objections. Mais il est sans doute plus facile de discréditer ses adversaires par le mépris que de démontrer qu’ils ont tort.
- À l’époque, la tour Eiffel a été également critiquée.
- Les tours sont une expression de la modernité et Paris doit être moderne.
- Paris doit avoir des tours, la preuve : Londres en a !
- Les tours améliorent la densité et permettent d’économiser de l’espace au sol.
- Les tours sont écologiques.
- Paris n’est pas menacé par les tours puisqu’elles sont à la périphérie.
- La tour Triangle attirera les entreprises innovantes à Paris.
- La tour Triangle est belle.
… ET POLEMIQUES
Jean Nouvel et la tour Triangle Par Nathalie eggs
In Le Journal des Arts – 28 novembre 2014
PARIS – Le Conseil de Paris a rejeté lundi 17 novembre par 83 voix contre 78 le projet de construction de la tour Triangle, sur le site de la porte de Versailles. La Mairie de Paris a contesté ce scrutin et va saisir la justice au motif que le secret du vote n’a pas été respecté. Jean Nouvel a défendu « un des objets sculpturaux les plus incroyables [qu’il a] vus depuis très longtemps ». Il a dénoncé la perception de l’architecture en France en ajoutant que « se priver des plus grands artistes (les architectes Herzog & de Meuron) dans une ville comme Paris, ce n’est pas une bonne idée ». Pour lui, cette tour pyramidale est une « tour fière, une sorte de point de repère pour le palais des expositions. (…) Il faudrait que les écologistes comprennent que la densité n’est pas automatiquement l’ennemi de l’écologie ».
ÇA S’EN VA ET CA REVIENT
Nouvelles municipalités et politique musicale in www.lalettredumusicien.fr
Nombre de villes ont changé de couleur politique lors des dernières élections municipales. De nouvelles stratégies culturelles sont mises en place et suscitent, dans certains cas, des inquiétudes. Etat des lieux.
Avec une dépense estimée à plus de 4 milliards d’euros annuels pour les communes de plus de 10 000 habitants, les villes constituent les principaux contributeurs au secteur -culturel. Nombre de structures, et donc d’artistes, sont directement dépendants des orientations d’un maire et de son équipe. En mars dernier, les élections municipales ont vu de nombreuses villes changer de couleur politique – la plus grande partie ayant basculé de la gauche vers la droite. Six mois plus tard, force est de constater que cette nouvelle cartographie politique a un impact non négligeable sur le paysage musical.
BANDE ANNONCE
Une nouvelle géographie de la vie musicale parisienne in www.lalettredumusicien.fr
L’ouverture imminente de la Philharmonie et de l’Auditorium de Radio France, le projet de la Cité musicale de l’île Seguin, l’incertitude sur le sort de la salle Pleyel… la vie musicale de la capitale est en plein bouleversement. Musiciens et spectateurs devront s’habituer à une nouvelle carte des équipements.
Il faut remonter à l’ouverture de l’Opéra Bastille, en 1989, pour retrouver une telle agitation dans le paysage musical parisien. En l’espace de quelques mois vont être inaugurés le nouvel auditorium de Radio France (en novembre), la Philharmonie (en janvier), sans oublier, dans le bois de Boulogne, la Fondation LVMH et son auditorium (fin octobre). Et en 2016, à Boulogne-Billancourt, la Cité musicale de l’île Seguin devrait ouvrir ses portes. Mais ces changements ne se font pas sans heurts : dérive financière des projets, incertitude sur la programmation, polémique sur la place de la salle Pleyel… La grève des musiciens de l’Orchestre philharmonique de Radio France, début octobre, n’a fait que rendre délétère un climat déjà pesant. Une chose est sûre : ces équipements vont dessiner une nouvelle carte de la vie musicale.
LUXE, MUSIQUE ET VOLUPTE
Radio France ouvre vendredi un auditorium flambant neuf Par Benoît Fauchet in www.diapasonmag.fr
Pour cet écrin élégant de mille quatre cent soixante places, les Français d’Architecture Studio (Gaspard Joly et Jean-François Bonne notamment) et l’acousticien japonais Yasuhisa Toyota (du cabinet Nagata) se sont clairement inspirés de la Philharmonie de Berlin dessinée il y a plus d’un demi-siècle par Hans Scharoun, avec ses fameux balcons organisés en « vignoble ».
Quand on pénètre dans le lieu, on est d’abord frappé par sa verticalité — il a fallu composer avec l’espace limité des anciens studios 102 et 103. Sentiment d’intimité scène-salle, avec la musique au coeur ; mais les musiciens, dans un premier temps du moins, pourraient trouver cette arène intimidante ! Le canopy, le grand réflecteur acoustique en forme de lentille, trône à 14,5 mètres de hauteur. Mais les spectateurs ne seront jamais très loin du chef d’orchestre : dix-sept à vingt mètres pour les plus éloignés d’entre eux, contre trente-deux pour la Philharmonie et… quarante-huit à la salle Pleyel. Deuxième impression marquante : l’omniprésence du bois. Sur les parements verticaux, qui offrent au regard une marqueterie d’essences variées (hêtre, bouleau, merisier). Sur le sol accueillant le public — un parquet en chêne. Sur la très grande scène (vingt-deux mètres sur quinze, des dimensions comparables à celles du plateau du Walt Disney Concert Hall), avec un bois rare venu de Californie et d’Orégon, non verni, pour mieux diffuser le son.
L’HERBE N’EST PAS PLUS VERTE AILLEURS
Et si la Philharmonie de Paris n’était pas si chère ? Par Jean-Philippe Hugron
in lecourrierdelarchitecte.com
Nombreux sont ceux qui dénoncent un budget hors de toute raison pour la Philharmonie de Paris, conçue par Jean Nouvel (…) Pour l’heure, l’architecte du ministère des Finances se trompe dans le prix rapporté au m2. Peu importe. Et si la Philharmonie de Paris coûtait bel et bien 386 millions d’euros ?
Voilà qui serait un exploit !A titre de comparaison, l’Elbephilharmonie de Hambourg, conçue par le duo suisse Herzog et de Meuron, ne finit pas de plomber les comptes avec un chiffre de 860 millions d’euros avancé par la Frankfurter Allgemeine Zeitung.
L’Opéra d’Oslo, conçu par Snøhetta, a coûté 486 millions d’euros.L’Opéra de Copenhague, financé par un mécène privé, aurait coûté 355 millions d’euros. (…)
En Espagne, à Valence, le Palais des Arts Reina Sofia – souvent désigné par la presse par le seul nom Palais des Arts tant l’édifice suscite la polémique – a été conçu par Santiago Calatrava. Le budget de cet opéra : plus de 400 millions d’euros ! (…)
Reste à ajouter dans cette liste, la mesurée Philharmonie du Luxembourg, conçue par Christian de Portzamparc. L’édifice a coûté 113,5 millions d’euros mais la salle reçoit presque trois fois moins de spectateurs (1.500) que la Philharmonie de Paris (3.400), dont le prix au siège – cher à Jean Nouvel – approche les 100.000 euros.(…)
Le problème n’est pas le coût de la Philharmonie. Il en va davantage de l’incompétence des maîtrises d’ouvrage à chiffrer correctement un équipement.
Il en va aussi de la folie des villes qui multiplient les projets coûteux.
Ceci étant dit, il y a toujours foule au musée et la culture semble la seule activité à ne pas connaître la crise.
MAISONS DE CAMPAGNE
La Villégiature en Île-de-France, une évidence Par Roselyne Bussière
in insitu.revues.org (Revue des patrimoines)
Plus de trente ans de travaux du service de l’Inventaire en Île-de-France ont permis d’engranger une connaissance approfondie du territoire qui a été répertorié. Si le patrimoine de la villégiature n’a pas fait l’objet d’études thématiques, il n’en est pas moins omniprésent dans des lieux attendus, comme Le Vésinet mais aussi plus cachés comme Porcheville. En Île-de-France, la présence des élites parisiennes et versaillaises est le facteur le plus déterminant du développement de la villégiature. Au xviiie siècle, maisons de plaisance et maisons de campagne se multiplient mettant en place une typologie en trois déclinaisons (l’« excentrique », le « simple », le « château ») qui a la vie longue. La passion pour les paysages guide les implantations. Ces caractères perdurent au xixe siècle : il n’y a pas de rupture, seulement un élargissement géographique et social. Lotissements concertés, colonies, lotissements diffus recherchent les mêmes sites privilégiés, parcs de château, forêts, bords de fleuve. Les maisons de villégiature se dotent d’éléments distinctifs, le belvédère, la salle de billard, le salon de musique, le parc avec grotte, autant d’éléments hérités des siècles antérieurs et qui sont repris dans l’architecture urbaine, si bien que le paysage urbain de la banlieue est directement marqué par celui de la villégiature.
BILAN ET PERSPECTIVES
Territoire – L’effet Louvre-Lens par Eric Tariant, In Le Journal des Arts 28 novembre 2014
Le Louvre du Nord se trouve au cœur d’un bassin minier de quelque 800 000 habitants (…) Au centre d’un bassin désindustrialisé, en déclin démographique, et marqué par un taux de chômage élevé (16,4 % pour la zone d’emploi Lens-Hénin) et de faibles revenus moyens par foyer fiscal (16 900 euros). (…) À Lens, en deux ans, sept cents millions d’euros d’investissements publics et privés ont été réalisés dont ceux du Louvre (150 millions) (…)
Quatre cents emplois créés
Quelques hôtels et restaurants ont déjà ouvert leurs portes. De nouveaux établissements de bon niveau (des trois et quatre-étoiles, rares dans le bassin minier) sont annoncés pour les années 2015 à 2017. Ils seront rejoints par plusieurs « grandes » enseignes de prêt à porter (H & M, Célio) et par de nouveaux équipements culturels (implantation des réserves du Louvre, création d’une résidence d’artistes par la Fondation Pinault, agrandissement de la librairie Furet du Nord).
Quid des retombées économiques liées à cette afflux touristique ? Pour la première année de fonctionnement du musée, elles sont estimées à 42 millions d’euros. Quelque 400 emplois auraient été créés dans le sillage de l’ouverture du Louvre-Lens. Dont 69 emplois directs (les salariés du musée) et 106 indirects créés par les fournisseurs de l’établissement. Les autres étant des « jobs » induits liés à l’ouverture d’hôtels et restaurants et d’offices de tourisme notamment. (…)
Le regard sur le territoire Lensois a-t-il déjà changé ? 67 % des visiteurs repartiraient avec « une image améliorée » de la ville et 80 % des habitants du territoire affirmeraient éprouver un « sentiment de fierté ». Cette dynamique liée à l’effet de nouveauté se poursuivra-t-elle dans les prochaines années ? Le Louvre-Lens saura-t-il renouveler l’intérêt du public, fidéliser les visiteurs et élargir son aire de rayonnement ? Les chiffres de fréquentation des expositions temporaires du Louvre-Lens n’ont cessé de chuter depuis deux ans passant de 150 000 visiteurs pour « Renaissance », l’exposition inaugurale, à 86 000 entrées pour « Les désastres de la guerre » qui a fermé ses portes au mois d’octobre dernier. (…)
BANDE ANNONCE 2
Prochainement au Centre George Pompidou, une nouvelle galerie sur le Design et l’Architecture, par Marie-Jeanne Caprasse, In www.paris-art.com
Lors de l’inauguration de sa nouvelle galerie de photographie le 5 novembre dernier, le Centre Pompidou a annoncé son intention d’ouvrir une nouvelle galerie dédiée au design et à l’architecture. Elle sera logée dans le bâtiment existant, en prenant la place des anciens locaux techniques.
Actuellement, le manque d’espace du Centre Pompidou permet à l’institution de ne montrer que 2 % de sa collection. Afin de remédier à ce problème, le Centre Pompidou recourt au prêt temporaire d’une partie de ses collections, notamment au Centre Pompidou-Metz ou encore au «Centre Pompidou provisoire» qui ouvrira ses portes à Malaga en 2015. Ce dernier s’établira pour une durée de cinq ans dans le Cubo, un bâtiment à vocation culturelle érigé en 2013 et adapté en 2014 pour accueillir le Centre Pompidou, situé sur le port de plaisance de la ville.