Remplacer les machines par les hommes (2)

Le coût relatif de la main d’?uvre pose deux questions

D’abord, celui de l’assiette des cotisations sociales : une grande partie de nos prestations sociales sont relativement bon marché (les dépenses de santé français en % du PIB sont très inférieures à celles des USA, pour une efficacité bien meilleure) mais elles pèsent sur une mauvaise assiette ? les salaires. La solution est simple : faire peser le financement de la santé sur d’autres contributions (le budget général, par exemple, ce qui revient à faire peser ce financement sur la première de ses recettes, à savoir la TVA). Ensuite, l’écart relativement modeste entre les salaires les plus bas et les salaires les plus hauts (donc le SMIC est la principale explication) : la faiblesse de cette écart n’est pas un problème en soi (plusieurs études tendent au contraire à montrer qu’une société trop inégalitaire est moins heureuse), mais les outils utilisés pour réduire ces écarts tendent à peser sur l’emploi peu qualifié.

Il existe deux solutions : faire employer massivement les personnes en bas de l’échelle des salaires par l’Etat (cas Danois, via les emplois de service à la personne et d’accueil des enfants), ou subventionner les emplois à bas salaire (qui est l’une des raisons d’être de la prime pour l’emploi) ? et sans doute un mélange des deux si l’on veut éviter de concentrer les personnels les moins qualifiés dans le secteur public et leur permettre, via la promotion interne, d’évoluer dans le secteur privé. Il existe des exemples de caissière passées responsables d’équipes de caissières puis chef de rayon, puis responsables de magasin : s’il n’y avait plus de caissière, le critère du diplôme empêcherait ces personnes d’arriver à de tels postes.

la tendance française à un management « froid »

Plus axé sur la technique que sur l’entraînement et la motivation des hommes et des femmes ? renvoie à des causes multiples, et profondément ancrées dans notre société. Un peu comme si le recrutement devait constituer la dernière solution à chaque problème, malgré les discours lancinants sur le thème « la véritable richesse de cette entreprises, ce sont les hommes ». Cette tendance culturelle est évidemment liée aux précédentes : si l’embauche de salariés est complexe et coûte cher, il est normal que se créent des habitudes qui tiennent compte de cet état des lieux, même une fois qu’il cesse d’être vrai. Ainsi les entreprises surestiment-elles encore massivement le niveau des charges au niveau du SMIC (de l’ordre de 20 % après allégements) : malgré un niveau de charges désormais modeste au niveau du SMIC du fait des exonérations de cotisations sociales, les entreprises raisonnent encore comme si les charges étaient élevées !