Croyance verte ou croissance verte?
« Le monde connaît une crise aux multiples visages : écologique, financière, économique, sociale mais aussi démocratique. Il existe un consensus scientifique sur les effets de l’activité humaine sur le réchauffement climatique, l’accroissement de la pollution et l’appauvrissement de la biodiversité.
La crise énergétique cristallise les débats actuels dans la mesure où cette question est à l’origine de nombre d’activités humaines. A ce niveau, le chantier de la sobriété est l’enjeu de ce siècle : il doit être mené en parallèle avec celui de la « décarbonisation » de notre économie. Voici deux défis qui raisonnent comme des « nouvelles frontières » pour nos sociétés.
Faut-il pour autant s’abandonner à une croissance « attrape tout », repeinte en vert?
Certainement pas. On assiste aujourd’hui à une sorte de « greenwashing » de tout investissement ou choix privé dans un brouhaha écolo-compatible. En réalité, si on souhaite conjuguer les impératifs de la finitude des ressources avec celui de l’activité, et donc renouer avec une promesse pour les entrepreneurs et les salariés, il nous faut tenir les deux bouts du raisonnement.
Pour conjuguer les impératifs du compte de résultat, de la fin du mois et de la finitude du monde : investir et réallouer nos ressources et de notre consommation en faveur du meilleur rapport coût/activité écologique générée. Mais cela n’est pas suffisant : compte tenu de cette contrainte physique qui est la nôtre, de limite des ressources naturelles et d’une crise financière y compris des finances publiques sans précédent, il nous faut faire des choix. Et nous assurer que cette activité écologique supplémentaire permette la décroissance d’externalités négatives (consommation électrique, pollutions?) plus importante encore.
IDH / empreinte écologique = clé de décision
Cette clé d’entrée pourrait même être un facteur de décision pour tout investissement à venir : pour chaque Euro dépensé, quel est celui qui aboutit à une maximisation de l’activité écologique et de l’emploi et à la plus grande diminution de la consommation énergétique. Par exemple, ce filtre aboutirait à réinvestir massivement le secteur de l’efficacité énergétique (l’isolation, les systèmes de chauffage?) préalablement à tout nouvel effort dans le domaine des renouvelables. Dans le contexte de crise budgétaire actuelle, plus d’un Euro sur deux du budget de l’Etat étant désormais emprunté, le passage de la dépense publique au filtre de cette équation s’inscrit dans un cycle vertueux pas seulement du point de vue financier d’ailleurs!