En Suède, les collectivités parlent d’une seule voix

VIVRE ENSEMBLE = REFLECHIR ENSEMBLE

En matière de concertation entre collectivités locales, la Suède offre un modèle d’une particulière performance. Les collectivités suédoises sont non seulement moins nombreuses (290 municipalités et 21 « counties »), mais aussi mieux fédérées. Elles sont toutes représentées par la même Association suédoises des collectivités locales, SKL, qui dispose d’une véritable administration et d’un budget de plus de 40M?. Celle-ci assure à la fois une mission de conseil et d’aide juridico-financière, et une mission de lobbying auprès du gouvernement et de l’Union européenne. Cette organisation semble favoriser une co-construction des politiques publiques dont on peut déplorer l’insuffisance en France.

A titre d’illustration, l’association KRAMI nous a présenté le travail qu’elle mène pour la réinsertion des délinquants. En collaborant avec trois acteurs, l’administration pénitentiaire, l’agence nationale pour l’emploi et les communes, elle parvient à des réussites exemplaires.

Si l’on devait s’inspirer en France de ces éléments de force du modèle suédois, sans doute faudrait-il d’abord systématiser, dans chaque collectivité, la concertation avec les autres niveaux d’administration. On pourrait ensuite souhaiter un renforcement du rôle des associations qui, en France, représentent les différents niveaux de collectivités (ARF, ADF, AMF, ADCF?). Un préalable indispensable réside dans le rapprochement de ces différentes instances. Pour prôner le vivre ensemble, ne doit-on pas commencer par réfléchir ensemble ?

QUEL MODELE SUEDOIS ?

Le modèle suédois met l’accent sur le développement économique et l’innovation et n’isole pas autant qu’en France la question du social. En tout état de cause, 70% des ressources des collectivités sont représentées par les impôts qu’elles lèvent directement. Par conséquent, le financement du secteur social ne peut se faire sur la base de transferts, et ne peut se réaliser a fortiori sans un effort constant pour maintenir ou élargir l’assiette des prélèvements. L’action sociale s’inscrit donc nécessairement dans une logique qui met d’abord l’accent sur le développement économique.