Les pionniers
Nombre de « laboratoires à idées » se sont installés à Bruxelles et peinent à renverser cette situation d’omniprésence de centres anglo-saxons. D’autant que relativement peu d’entre eux font de la recherche et lancent de nouvelles idées. Selon Youssef Aït Akdim (« A quoi servent les think tanks », Le temps, septembre 2009)] « les espaces d’expression et de débat publics ont du mal à émerger. Ce qui pousse certains à prendre la forme d’agences d’événementiels, multipliant colloques, conférences à l’impact médiatique rapide, sans travail d’accompagnement éditorial ou autre ».
Quelques « pionniers » tels que le Center for European Politics Studies (CEPS) impriment au contraire leur influence en proposant dès la fin des années 80 les grandes lignes de ce qu’allait devenir l’Union économique et monétaire.
Le paradoxe est que les « think tanks » les plus influents sont presque tous d’origine britannique, pays qui, de par sa relation spécifique avec les Etats-Unis, a développé le plus un refus vis-à-vis de politiques européennes intégrées.
Il a fallu attendre 2005 pour qu’on voit apparaître à Bruxelles des centres de recherche ouverts à l’influence d’autres pays européens. [Bruegel (Brussels European and Global Economic Laboratory) est particulièrement actif. Il est dirigé par le français Jean-Pisany-Ferri, né d’une initiative franco-allemande, il est d’obédience sociale-démocrate. Quant à l’IFRI, centre français, il dispose d’une déclinaison européenne (Eur-ifri). Ces deux « labos à idées » travaillent sur « le modèle social européen ».
Ailleurs, en Europe, l’Allemagne a une place particulière : l’Etat et les lânders financent des centres de recherche dont une multitude est spécialisée et certains sont proches des partis politiques (Pour les Verts : le Heinrich boll stiftung doté d’un budget de plus de 40 millions d’euros)]. Les plus connus sont néerlandais telle la fondation Cicéro qui étudie surtout les relations internationales. En Belgique, la fondation écolo [Etopia est structurée sur une base proche de sa cousine allemande et développe un modèle économique fondé sur la formations auprès d’élus.