Les syndicats planchent sur l’impact social du Facteur 4
Après avoir rappelé les enjeux du changement et de la transition énergétique, le cabinet mandaté par un centre de recherche dans la mouvance de la CFDT aborde les questions de la gouvernance et dresse plusieurs scénarios en matière d’emploi sur quelques filières les plus concernées.
Facteur 4 et consensus syndical
Le contexte de réduction de 30% de gaz à effet de serre d’ici 2020 est retenu dans la perspective d’un suivi des chantiers de la loi Grenelle I. Dans cette optique, 400 milliards d’euros d’investissement devraient être injectés dans l’appareil de production industrielle d’ici 2020. L’Etat s’est engagé à soutenir l’effort de recherche à hauteur de 1 milliard d’euros sur la période 2009/2012. L’étude rappelle les positions de la CGT et de la CFDT et le consensus qui s’est dégagé entre ces organisations en termes d’enjeux sur l’emploi, les qualifications et, plus globalement, le passage vers une économie « bas carbone ».
Des scénarios tendanciels pessismistes
Le rapport présente ensuite les évolutions tendancielles de l’emploi dans le secteur automobile et ferroviaire à l’horizon 2015, saisie à travers les travaux du Centre d’Etudes et de Recherches sur les Qualifications (CEREQ). Une baisse nette de près de 2% de l’emploi (y compris les départs à la retraite), soit 1000 postes environ par an, est attendue sur ce secteur d’ici 2015 dont 3/4 d’emplois ouvriers qualifiés et non qualifiés. La perte cumulée sur les secteurs de la construction navale et ferroviaire serait de l’ordre de 1300 par an, soit une diminution de 2,5% par an des emplois de ce secteur dans ce scénario de référence. L’amplitude est plus grande encore sur les personnels ouvriers et employés.
L’opportunité sociale du Facteur 4
Sur la base d’hypothèses retenues par le cabinet Enerdata, spécialiste en veille énergétique, prenant en compte notamment un rééquilibrage des transports collectifs (fer et route) au détriment du transport privé de passagers , un rééquilibrage du transports de marchandises en faveur du fer et du fluvial, une diminution de la demande d’énergie primaire et une évolution de la demande d’énergie primaire au profit de l’électricité :
– A horizon 2015, la perte des emplois serait supérieure dans le secteur automobile d’environ un quart par rapport au scénario tendanciel avec un effet atténuateur sur cette diminution des nouvelles technologies de motorisation à faible émission de CO2 mais à fort enjeu en terme requalification des personnels ;
– A l’inverse, dans la construction ferroviaire, la tendance serait à la croissance annuelle de près de 2% soit un gain de 4000 emplois par an environ par rapport au scénario de base (contre une légère érosion pour ce secteur dans le scénario tendanciel)
Les syndicats ont également eu à leur connaissance de l’impact social des changements à opérer dans ces scénarios en matière de production énergétique. En quelques années, la création nette d’emplois serait de l’ordre de 80 000 à 115 000 dans le secteur des énergies renouvelables par exemple, en croissance annuelle forte (de l’ordre de 3,5% par an).
Ces projections sont proches de celles réalisées par le Syndicat des Energies Renouvelables (SER).