Marseille : du pain (sec) et des jeux
La presse s’est régulièrement fait l’écho de la gestion clientéliste du personnel et encore récemment à l’occasion des primaires socialistes, elle avait encore défrayé la chronique. Côté écolo, le constat d’une ville « sous administrée » et la nécessité de transparence accrue sont avancés dans le programme.
Que constate la Chambre dans les faits ?
Avec une dette de près de 1,8 milliards d’euros, la ville a d’abord fait le choix d’un personnel en nombre dont 1750 vacataires qui pourraient prétendre selon elle au statut d’agents non titulaires de droit public. Une cinquantaine d’agents ont également dépassé l’âge légal de la retraite à 65 ans et les 11 335 équivalent temps plein (ETP) travaillent 40 heures en dessous du plancher légal. L’équivalent de 280 ETP. Une paille.
Dans un contexte d’indicateurs sanitaires et sociaux désastreux, la ville n’a pourtant rien trouvé de mieux à l’horizon de l’Euro 2016 que d’investir dans un stade vélodrome sur capacitaire. Cédant aux pressions de l’UEFA, le nouvel équipement comprendre plus de 17 000 places supplémentaires par rapport à la fréquentation moyenne (50 000), justifiant la création d’une place « grand public » pour chaque place « personnalités » créée.
Acculée au recours à un Partenariat Public Privé, la ville s’engage, faute de capacités propres, à financer malgré tout 50% du projet qui s’élèvera à près de un milliard sur la durée du contrat. Selon la Chambre, la rémunération des fonds propres serait de l’ordre de 13%, soit un surcoût de 93 millions d’euros par rapport à un contrat de concession classique. Pire, les conditions de mise à disposition du stade à l’Olympique de Marseille font apparaître au bas mot à une participation des contribuables locaux à 8 millions d’euros par an.