Redonner du sens au service public de la police

Le modèle de l’État seul responsable de la sécurité a fait son temps.

Les écologistes doivent entériner la coproduction de la sécurité, puisque prévention, dissuasion, sanction, réinsertion sont inextricables. Aux côtés des politiques publiques actuellement en déshérence de prévention et de réinsertion, la sanction doit exister et doit être mise en ?uvre.

La police est un moyen de contribuer à la sécurité quotidienne des personnes, c’est-à-dire à l’amélioration des conditions de vie. Si les écologistes soutiennent de longue date l’absorption de la gendarmerie par le ministère de l’Intérieur, nous devons redéfinir le rôle et la place de la police nationale et des polices municipales dans le cadre d’une politique de sécurité et de prévention.

Victime des errements politiques, la police nationale se retrouve comme dépourvue d’une doctrine d’emploi clairement définie. La police est un grand service public, à laquelle il faut redonner du sens.

Il semble pertinent d’organiser une décentralisation de la police, tout en assurant une juste répartition des forces sur le territoire. Il faut véritablement passer de la police de l’État à celle du citoyen, l’adapter aux réalités locales en lui octroyant plus d’autonomie, en donnant plus de marges de man?uvre aux directions départementales de la sécurité publique.

Nous devons réorienter les missions d’une partie significative des effectifs vers la réduction du sentiment de l’insécurité via la promotion de la polyvalence et une présence dissuasive optimisée. Au-delà de la réactivation d’une forme nouvelle de relation de proximité, il faut redonner confiance, encourager la transparence de l’institution policière.

Passer d’une police de l’Etat à celle du citoyen

Désormais au c?ur des politiques de sécurité et de prévention de la délinquance, le maire résume trop souvent l’action communale à la vidéosurveillance et/ou à la police municipale.

Nous rejetons la vidéosurveillance pour des raisons d’inefficacité sur la délinquance et d’atteinte aux libertés fondamentales. Les dérives des polices municipales sont trop souvent pointées. Pourtant, se doter de policiers municipaux offre des leviers intéressant pour les élus écolos.

Résolument tournée vers la polyvalence et la relation avec la population, les polices municipales assurent des missions complémentaires et non concurrentielles des agents locaux de médiation sociale ou des policiers nationaux.

Police nationale et police municipale sont liées par un contrat aux compétences strictement définies. Les doctrines d’emploi des polices municipales ne doivent pas être imposées par le ministère de l’Intérieur et relève de choix locaux.

La police municipale ne doit pas être le supplétif de la police nationale. Nous devons toiletter la loi encadrant les polices municipales. Seules les armes de 6e catégories doivent être autorisées. Nous devons créer des écoles interrégionales de police municipale et refondre l’évolution de carrière des policiers municipaux.
Nous devons poursuivre la professionnalisation du corps, le reconnaître comme un acteur de la sécurité à part entière.

Face à la réalité de la délinquance, la police ne pourra à elle résoudre tous les maux de notre société. C’est bien l’ensemble des politiques publiques qui participe à l’amélioration du mieux vivre ensemble, où la sécurité occupe, il est vrai, une place considérable.


Le blog d’Emilie Therouin