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L’équilibre précaire des aéroports régionaux

DES AÉROPORTS SOUS PERFUSION

Les douze grands aéroports régionaux sont pour la plupart tout juste en équilibre financier alors que le nombre de passagers accueillis devrait leur permettre de dégager des profits. (?) les investissements (hors sécurité-sûreté) des grands aéroports régionaux donnent lieu dans tous les cas (à l’exception de Nice et de Bordeaux) à des subventions des collectivités territoriales. (?) Dans la quasi-totalité des cas, ces plates-formes au faible trafic ne dégagent pas un autofinancement positif en l’absence de subventions d’exploitation. La capacité d’endettement est très faible et les investissements sont très fréquemment financés prioritairement pas les subventions des collectivités territoriales.

Ces subventions dépassent dans plusieurs cas un montant de cent euros par passager et atteignent parfois des montants très élevés. Sauf en cas de profil de trafic atypique, ce constat conduit à s’interroger sur le maintien en activité de certaines plates-formes. (?)

UN DEVELOPPEMENT NON COORDONNE

La carte des aéroports français est le produit de l’histoire et d’initiatives dispersées plus que d’une politique affirmée. Il n’y a pas de « réseau » au sens d’organisation structurée répartissant la demande de transport aérien, celle-ci ne correspondant pas à l’organisation du transport aérien ni à la gestion de ses flux.

La décentralisation fait désormais reposer la responsabilité principale de la
rationalisation des infrastructures sur les collectivités territoriales. Leurs interventions multiformes ne procèdent pas pour l’heure d’une démarche coordonnée. Au surplus, le risque de requalification en « aides d’Etat » de certaines subventions doit inciter à plus de rigueur. Plus globalement, la définition d’une stratégie de gestion de la part des collectivités territoriales, nouvelles propriétaires de ces plates-formes, est désormais nécessaire.

Notre-Dame des Landes

Concernant l’aeroport de Nantes, la Cour soulignait que « les délais de prise en compte des dossiers d’insonorisation se sont allongés. » C’était en Juillet 2008.

Mali : on manque de drones

La France a envoyé 2 de ses 4 drônes de type Harfang (d’origine israélienne), qui volent à 5000 m d’altitude, réaliser des missions de surveillance et de renseignement. Ceux-ci opèrent à partir du Niger. Comme le Ministre de la Défense l’a reconnu « nous manquons de drones », d’où l’obligation d’avoir une aide américaine. Ce manque de moyen vient relancer le débat sur les drones, sur la nécessité de soutenir une industrie française ou de poursuivre une coopération européenne ? Ã moins que la solution ne soit d’acheter auprès des Etats-Unis ? Les réponses arriveront certainement lors des débats et des décisions issus de la loi de programmation militaire.

EADS et Dassault cherchent en tout cas chacun à conforter leur position auprès du Ministère de la défense. Le premier est ainsi en pourparler avec le Mindef pour prolonger le contrat du drone Harfang jusqu’en 2017 (et non plus 2013). De plus, cet industriel tente de franciser le drone US Reaper, un drone qui peut être armé. Dassault, lui poursuit son objectif de produire le drone Heron TP (en collaboration avec la société israélienne IAI) ; un drone plus onéreux qui avait le soutien de l’ancien Ministre de la défense G. Longuet.

Les Etats-Unis apportent une contribution importante dans la guerre du Mali, grâce à l’envoi du drone d’observation en haute altitude Global Hawk. Le Niger va accueillir ainsi sur son territoire des drones non armés de type Predator ou Reaper. C’est la première fois que les Etats-Unis disposeront de deux bases (la première étant à Djibouti) sur le continent africain.

L’ONU vient d’ouvrir une enquête sur le recours aux drones pour éliminer des terroristes ciblés dans les opérations antiterroristes. Le juriste britannique Ben Emmerson, émissaire spécial de l’ONU pour l’antiterrorisme et les droits de l’Homme est chargé de réaliser cette mission qui porte plus précisément sur 25 attaques réalisées au Pakistan, au Yémen, en Somalie, en Afghanistan comme dans les territoires palestiniens. Des attaques qui ont été perpétrées par les Etats-Unis et Israël. Il faut remarquer que cette enquête a été mise en place « grâce » au soutien très actif de la Russie, de la Chine et du Pakistan.

Nouvelles : Turkish Aerospace Industries, vient d’annoncer la fin des essais du nouveau drone Anka. Côté israélien, Israel Aerospace travaille sur la conception de drones miniatures en forme de papillons à des fins de renseignement. Enfin Berlin a testé, durant 6 heures, début janvier son drône à haute altitude EuroHawk, issu d’une coopération entre Northrop Grumman et Cassidian, filiale d’EADS. Ce système qui assurera des missions de renseignement devrait être livré en 2016.

« Big data » recherche régulations européennes

Au total, plus d’un demi teraoctet ([Un teraoctet = mille megaoctets = mille milliards de caractères)] de données sont échangés. Et ces nombres continueront à augmenter avec l’évolution de l’usage d’internet mais surtout celui de ses « usagers » – il y aura en effet bientôt plus d’objets que de personnes reliés à internet. Votre voiture signalera au concessionnaire un besoin de maintenance évitant une panne et aidera votre assureur à vous proposer une couverture plus adaptée à votre conduite. Votre machine à laver pourra mettre à jour un programme de lavage plus économe. Le réseau électrique indiquera à chaque véhicule électrique le moment le plus opportun pour se recharger en évitant les files d’attente aux bornes. Tous les secteurs bénéficieront ainsi du Big Data, c’est à dire de l’analyse de masses considérables de données d’origines (réseaux sociaux, blogs, capteurs…) et de formats (textes, videos, géolocalisation …) multiples.

Quel impact sur la sécurité ?

Le potentiel de ces technologies est considérable, mais il soulève des craintes en matière de sécurité qui le sont tout autant : si les données, autrefois limitées à l’usage pour lequel elles étaient collectées (comme identifier son client pour un commerçant) voient leur utilisation se multiplier à l’infini, ne va-t-on pas aussi multiplier les risques à l’infini ? Le développement des solutions big data reposant sur de grandes masses de données hébergées par des solutions matérielles et logicielles diverses et déployées sur des réseaux parfois externes, ne va-t-il pas augmenter à la fois les points de vulnérabilité, et l’ampleur des conséquences en cas d’attaque ?

Notons d’abord qu’il est souvent plus aisé d’accéder à une donnée sensible grâce à des vulnérabilités humaines (obtenir par ruse des informations au téléphone, s’introduire dans un bâtiment sous une fausse identité…) qu’en tirant partie de failles techniques. D’autre part, les bases de données classiques concentrent souvent dans un même lieu des données structurées alors que les données du Big Data se présentent à prime abord sous des supports distribués et peu accessibles. Enfin, un fichier client peut se copier sur la carte mémoire d’un téléphone. Ce n’est pas le cas pour une masse de données de plusieurs pétaoctets, dont le temps de téléchargement est également prohibitif (plusieurs années). Le Big Data rend par ailleurs possible de nouveaux outils ([Voir par exemple le site de la CNIL)] qui utilisent sa puissance pour déjouer les attaques des pirates, par exemple en détectant en temps réel les transactions bancaires suspectes.

Plus de moyens de contrôle

Soulignons enfin que, géré de façon professionnelle, un projet de Big Data s’accompagne généralement d’une augmentation des moyens consacrés à la sécurité de données au regard des risques potentiels. Il existe en effet de nombreuses techniques pour protéger l’anonymat, qu’il s’agisse de méthodes de collecte (confier le traitement de données ne devant pas être rapprochées à des entités indépendantes), d’algorithmes de hachage (qui permettent de masquer l’identité des personnes) ou de contraintes portant sur les requêtes pour rendre impossibles l’identification des personnes, même indirecte.

Une régulation compétitive pour pérenniser notre modèle de protection
Le développement du Big Data fait l’objet d’une concurrence mondiale intense entre entreprises et entre Etats. Pour avoir une chance d’en influencer les normes, notamment de protection des données individuelles, nous devrons être à la fois présents et compétitifs. Pour cela, il faudra relever trois défis:

– Le défi de la vision et des moyens

Alors que le volume des données augmente de 40 % par an, les budgets informatiques progressent dix fois moins vite. Nous manquons de compétences propres au Big Data, qu’il s’agisse de « data scientists » disposant à la fois de compétences statistiques, en programmation et en architecture informatique, de « business analysts » capables de traduire les résultats de ces analyses en opportunités commerciales, ou de spécialistes en « Big Sécurité ». Par ailleurs, hormis les directeurs informatiques, rares sont les membres de comité exécutif maîtrisant ces enjeux. De ce fait, très peu d’entreprises disposent d’une feuille de route operationnelle en matière de Big Data.

– Le défi de la sécurité des données

Le Big Data manipule des données qui doivent être protégées conformément à une législation à la fois fluctuante dans le temps et selon les Etats. Une fuite de données sensibles peut entacher durablement l’image de marque d’une organisation et causer de coûteux contentieux. Ces risques peuvent tout à fait être maîtrisés par une conception adaptée des projets, et grâce à des audits limitant les dérives ultérieures. Mais cette maîtrise ne s’improvise pas, et sera difficile à réaliser sans l’appui d’un partenaire ayant développé une compétence forte (par exemple, un fournisseur d’équipements) ou d’un conseil spécialisé.

– Concilier régulation et stratégie d’innovation

Dans le domaine du téléphone mobile, l’Europe a su faire de sa norme GSM un avantage compétitif permettant un développement du mobile plus rapide qu’aux Etats-Unis. A l’inverse, c’est en grande partie en raison de l’existence de langues multiples en Europe que les initiatives de moteurs de recherche européens ont rapidement été dominées par leurs concurrents américains, capables de s’adresser avec le même produit à des centaines de millions d’utilisateurs parlant la même langue. En matière de Big Data, les entreprises sont en Europe dans le deuxième cas, soumises à un patchwork de lois conçues dans une vision traditionnelle de collecte, de stockage et d’utilisation prévisible et ordonnancée des données, difficilement transposable aux données massives. Elles se battent face à la compétition mondiale avec des handicaps que n’ont pas leurs concurrents. Un travail important est donc encore nécessaire pour définir un cadre qui soit à la fois protecteur des libertés individuelles, et favorable au développement du Big Data, tout en profitant des atouts offerts par la technologie pour maintenir – et même souvent renforcer – ce niveau de protection.

Au total, l’efficacité et la réactivité avec laquelle nous adopterons, au niveau Européen, une telle approche de la régulation du Big Data déterminera notre capacité à développer des champions en Europe – centres de recherche de groupes mondiaux, ou entreprises européennes. Dans le cas inverse, ces développements se feront ailleurs, et nous serons triplement perdants : nous perdrons des emplois à valeur ajoutée, nous passerons à côté de l’essentiel des bénéfices économiques et nous n’aurons aucune prise sur les standards de protection de données qui nous seront imposés de l’extérieur.

Politique industrielle : viser l’idéal, comprendre le réel

ENTRE LE REEL ET L’IDEAL

Confronté à une conjoncture exceptionnellement difficile, notre pays fait face à deux défis majeurs. Le premier est celui du réel et du court terme : Florange est l’exemple le plus visible, et personne ne peut être sourd à l’inquiétude profonde que les salariés de l’industrie vivent aujourd’hui. C’est bien une responsabilité nationale et des territoires que d’appuyer des solutions de reconversions mais c’est celle des groupes que de financer l’emploi durable de leurs travailleurs. Le deuxième défi est celui de l’idéal et du long terme : la France est le pays des libertés dont la liberté économique. C’est un pays ouvert : il est en majorité opposé à l’idée d’une préférence nationale, qu’elle soit sociale ou économique, et c’est un pays innovant. Il a su réussir de nombreux paris sur l’avenir en développant sur son sol des pôles d’excellence mondiale, dans l’aéronautique à Toulouse, l’énergie à Belfort…

La difficulté ? et le talent ? des politiques, c’est précisément de trouver le chemin entre ces deux objectifs : comprendre la difficulté du réel, tout en se donnant les moyens de nous rapprocher de l’idéal à long terme. Rarement l’actualité ? tiraillée entre les interpellations de Florange et les promesses de l’avenir, par exemple celles de « l’internet industriel » – aura davantage illustré cette difficulté qu’aujourd’hui.

S’agissant de l’actualité, les tentatives d’amalgame sont nombreuses. Oui, le non respect des promesses de Mr Mittal doit être dénoncé avec force. Non, le fait qu’il soit Indien, Américain, Suisse ou Berrichon n’a jamais, et ne doit jamais entrer en ligne de compte. Oui, l’Etat est dans son droit de négocier une nouvelle solution quand il apparaît que celle qui conditionnait le rachat d’Arcelor ne sera plus respectée, et pour cela, tous les outils d’un état de droit, y compris une nationalisation, doivent être envisagés. Non, le gouvernement ne souhaite ni spolier les investisseurs quels qu’ils soient, ni les affranchir de leurs responsabilités sociales. Le fait qu’il existe des divorces houleux, notamment lorsque l’un des conjoint a fauté et dispose des moyens d’assumer ses responsabilités, ne veut pas dire qu’il n’y ait pas une majorité de mariages heureux par ailleurs. Ni que des secondes noces soient possibles avec des conjoints plus respectueux, quelle que soit leur origine.

L’AVENIR N’ATTEND PAS

Mais pendant ce temps, l’avenir n’attend pas. Ou plutôt, nous ne devons pas atteindre pour le façonner d’une manière conforme à nos valeurs. Tristement célèbre, un ancien dirigeant d’Alcatel avait voulu nous faire croire au caractère inéluctable de l’entreprise sans usines (fabless), produisant dans les pays à bas coûts ? et théorisant ainsi une condamnation de nos ouvriers au chômage à perpétuité. Mais un autre monde est possible : une autre forme d’industrie, est en train de naître de la convergence avec les nouvelles technologies et stimulée par les enjeux de la transition vers une économie moins carbonée. Autant pour multiplier les emplois d’avenir que pour proposer des transitions aux emplois aujourd’hui menacés, nous devons saisir toutes les opportunités de cette formidable mutation.

L’industrie du futur intégrera à la fois des activités de recherche, de production. Celle-ci sera localisée au plus près des clients et des centres d’innovation, donc en Europe et de service destinés à aider les clients à tirer le meilleur parti de produits haut de gamme ? par exemple le rendement énergétique, le taux d’utilisation d’un bloc opératoire ou l’efficacité d’un moteur d’avion. Elle intègrera aussi davantage les contraintes environnementales, y compris lors du recyclage : les phases de conception et de Design sont autant d’opportunités de développements. Elle sera également intégrée d’un point de vue européen ? que nationale : notre stratégie industrielle devra progressivement devenir plus européenne, et accepter un jeu donnant-donnant dans lesquels les produits allemands auront plus de contenu français, et réciproquement.

Oui, il existe un avenir industriel pour la France. Il doit tourner le dos au déni pour embrasser une complexité féconde pour nos usines et leurs travailleurs. C’est là une clé de notre « nouveau modèle français ».Jean-Marc Pasquet, janvier 2013

Illustration photographique CC : Mr. Dtb

Les écolos sont-ils nuls en com’ politique ?

LES RAVAGES DU STORYTELLING

Depuis cinq ans on a vu une équipe présidentielle enfermée dans une bulle avec ses communicants, passant son temps à se raconter une histoire sur la geste sakozienne, de plus en plus déconnectée de la réalité. Il suffit de regarder la presse étrangère pour voir quelle crédibilité on peut accorder à des scénarios comme : Sarkozy rétablissant la paix en Georgie, Sarkozy sauvant l’euro, Sarkozy jugulant la crise etc. Le malheur est qu’à force de raconter ces histoires, l’équipe a fini par les croire.


Manipuler les médias est un jeu dangereux.

En fin de campagne toute la Sarkozie s’est déchaînée contre le monde journalistique supposé lui être hostile, oubliant au passage le début de l’histoire. Celle d’un candidat qui avait fortement courtisé les médias jusqu’à 2007, jouant le copinage à fond. Celle de médias qui à cette époque jouaient le jeu, fascinés par la capacité du Ministre de l’Intérieur à produire quotidiennement de la matière étincelante, la fameuse théorie du : une carte postale par jour. Mais il est devenu président. Et les journalistes ont repris leur distance critique. Et le président ne l’a pas supporté. Aucun autre que lui n’aura intenté autant de procès à la presse, effectué autant de pressions sur les rédactions. Cette hostilité, c’est lui qui l’a déclenchée.

Rien compris aux réseaux sociaux

En 2007, les réseaux sociaux politiques n’étaient déjà pas au point. Quelques initiatives intéressantes du côté de la Ségosphère, on essayait quand même de dialoguer, il fallait contourner l’appareil du PS. Mais en 2012 retour en arrière. Les Tweeter, Faceboofk, SMS ne servent plus que de chambre d’écho à la propagande officielle, du push, du décervelage traditionnel. Elle est où l’interactivité ?

Le grand retour de la propagande

Une grande partie de la campagne s’est faite par la course aux meetings, 100 000? 200 000? Et tout le monde a voulu y voir un nouvel élan. Enfin on contourne les médias, enfin de la communication directe ! On n’avait jamais vu ça ? Oh que si on l’a déjà vu. Dans les années 30. C’est le moment de relire «?Le viol des foules par la propagande politique?», écrit par Tchakhotine en 1938. Il explique comment un tribun peut canaliser sur lui l’énergie d’une foule et lui faire faire n’importe quoi. Travaux pratiques : Hitler. Est-ce vraiment une bonne nouvelle, le retour de cette forme de communication qui vise à l?’abolition de tout sens critique ?


Echec cuisant du côté des écolos

Ce n’est pas tant le score d’Eva Joly qui est en cause. Il n’est pas pire que celui de ses précécesseur-e-s. C’est l’incapacité à imposer des thèmes liés à l’écologie. La comparaison avec 2007 est terrible. Nicolas Hulot avait créé l’évènement autour de son pacte, justement parce qu’il n’était pas candidat. Cette année, l’écologie a disparu des écrans radars. Il y aura bien quelques députés, quelques ministres, mais pour faire quoi? EELV aurait sans doute des questions à se poser sur sa manière d’envisager la communication politique, c’est à dire sur sa politique de communication (ou son absence)

Il est grand temps pour les écolos et pour les politiques en général de reconstruire la communication politique de la re-concevoir sur de nouvelles bases. Et d’abord se poser la question de ses finalités. Est-ce qu’on cherche seulement à «?vendre le produit?» ? A convaincre, à faire adhérer? Mais qui croit encore aux promesses? La surenchère du toujours + d’illusions conduit à celle du toujours plus de désillusion. A quoi doit servir la communication politique? A mon avis, à faire vivre la politique dans le monde des idées et dans le monde de l’action.

Dans le monde des idées les corpus sont à peu près cohérents, mais les écolos échouent à les partager. Les socialistes ont-ils évolué sur le nucléaire? Dommage Mélenchon l’a fait. Dommage ce n’est pas lui qui a gagné. Et sur les OGM? Et sur la politique de transports?

Dans le monde de l’action de multiples initiatives sont prises partout dans le monde, depuis le maçon jusqu’à l’épicier en passant par le maire de village ou le président de conseil général, même de droite. On ne peut pas dire que les écolos politiques y soient vraiment pour quelque chose, qu’ils soient là ou non les choses se font quand même plus ou moins. Et se feront. Ils ne sont pas l’élément moteur.

Il y a urgence, parce que les écolos vont faire partie d’une majorité nationale et parce qu’ils ont des ministères à gérer.


Générique de la série Mad Men (Opening Credits) par HollywoodInside

DEUX AXES DE LA COMMUNICATION POLITIQUE

-# Produire une parole officielle, labellisée qui rende compte de l’action et des propositions politiques. En « push », mais surtout en « pull », la mettre à disposition, la partager.
-# Faire vivre et animer les réseaux On Line et IRL , dans un esprit d’interaction, c’est à dire en ne cherchant pas à tout contrôler mais écouter, rendre service, à prendre en compte le point de vue de l’autre autant qu’à défendre le sien. Ce sont les nouvelles règles du jeu de la communication et il serait grand temps que la politique s’en préoccupe.

En plus de la réflexion sur les finalités, cela suppose de définir une stratégie mais surtout de commencer par tracer une architecture, celles des écosystèmes sociaux avec lesquels on communique : les médias, les militants, les partenaires… Bref d’écologiser la communication politique.